LES FACTEURS DE L’INTRODUCTION DES MARCHANDISATIONS DES TERRES DANS LE MILIEU RURAL DE LA RÉGION DU TONKPI À L’OUEST DE LA CÔTE D’IVOIRE
International Journal of Development Research
LES FACTEURS DE L’INTRODUCTION DES MARCHANDISATIONS DES TERRES DANS LE MILIEU RURAL DE LA RÉGION DU TONKPI À L’OUEST DE LA CÔTE D’IVOIRE
Received 27th July, 2023; Received in revised form 10th August, 2023; Accepted 06th September, 2023; Published online 28th October, 2023
Copyright©2023, Roméo Bié et al. This is an open access article distributed under the Creative Commons Attribution License, which permits unrestricted use, distribution, and reproduction in any medium, provided the original work is properly cited.
Après avoir conservé pendant longtemps ses normes traditionnelles de gouvernance foncière dans lesquelles les transactions foncières étaient basées sur l’économie morale, le milieu rural de la Région du Tonkpi (à l’ouest de la Côte d’Ivoire) a connu l’ouverture du marché foncier au lendemain de l’avènement de la crise de 2002-2010. Étudiant les déterminants sociaux de ce changement social, cette recherche effectuée à partir d’une étude qualitative s’est réalisée dans le département de Man.Selon les résultats, le changement analysé est lié d’une part à son acceptation par les villageois. Cette acceptation s‘est effectuéenon seulement sous l’effet de la fragilisation de leur système de production économique, leur système politique et leur pouvoir démographique ; fragilisation engendrée par la rébellion de 2002-2010 mais égalementparla pression foncière exercée par l’arrivée massive d’immigrés agricoles qui en est suivie. D’autre part, cette mutation s’explique par l’implication de certains autochtones à partir de la déviation des normes traditionnelles de gouvernance foncière exprimant ainsi leur opposition au système coutumier qui incarne ces normes chez les cadets et orphelins puis sous fond d’abus d’autorité chez les cédants chefs de famille. En définitif, l’ouverture du marché foncier dans la Région du Tonkpi résulte de l’acceptation chez les villageois sous fond de contrainte sociale puis de la déviation des règles coutumières de gestion des terres chez les autochtones cédants.